[Archive] Chinon - Les retrouvailles

Sakurahime a écrit:Il s'en était fallu de peu... de très peu!!!
Voir la grande faucheuse de si prêt mais lui faire un pied de nez avant de lui tourner avait quelque chose de jouissif mais le réveil n'en restait pas moins extrêmement douloureux...

Après le vide sans nom s'en était suivi, et ce n'était guère mieux, la douleur, la souffrance et l'horreur.
Ses chaires avaient été cruellement meurtries et seul un petit miracle avait épargné son foie du fil tranchant de la lame de la folie furieuse de la catin qui l'avait frappée.
Mais elle n'était pas la seule...

Autour d'elle partout la mort rôdait, attendant avec patience de prendre ce qui lui avait été refusé jusqu'alors, vautour quémandant son tribut sanguinaire et funèbre.

Mais partout autour d'elle chacun se battait, refusant l'inéluctable de cette fatale issue, car tout un chacun ici se battait pour une bonne raison, enfin, que chacun croyait bonne, Royaliste comme Ponantiste.
Tous étaient égaux une fois blessés et le temps de la guérison, il n'était pas rare de voir les ennemis de la veille côte à côte, partageant presque la même couche.
Ennemi la veille, ennemis le lendemain, mais unis dans la souffrance.
Tous avaient une famille à protéger, à retrouver une fois le conflit terminé, des amis à revoir pour faire la fête, aussi, chacun s'employait à survivre, refusant aux ténèbres le droit de les emporter de suite.

Elle ne faisait pas exception, sauf que pour elle, ces retrouvailles arriveraient plus promptement.

Elle n'avait ouvert les yeux que depuis quelques heures après une journée de coma qu'elle apprenait qu'un navire en provenance de Moulins avait accosté.
Cela ne pouvait signifier qu'une chose: dès le lendemain, il serait là, avec elle, à ses côtés.
Elle pourrait le sentir, le toucher, le caresser, l'embrasser.
Enfin... après de si longs mois loin de lui et de leurs filles, de leur village, de leur Duché, il venait lui apporter un peu de réconfort et de bonheur le temps de quelques heures.
Sauf qu'elle n'avait pas prévu d'être dans cet état là, famélique après plusieurs jours de privation de nourriture consécutive aux blessures reçues.
Ses pommettes et ses côtes saillaient, de profondes cernes noires lui marquaient l'oeil la faisant ressembler aux têtes de mort que l'on voit parfois sur les pavillons des bateaux pirates.
Pour la borgne, le parallèle était tout trouvé...

Demain....
Demain, il serait là, à ses côtés...
Tout prêt d'elle...

Un léger soupir passa le barrage serré de ses lèvres sèches... demain c'était si près, mais si loin en même temps...
Une nuit les séparait, mais c'était toute une vie...

Lentement, sa paupière se ferma malgré elle. Rester éveillée trop longtemps lui coûtait encore et la tisane d'herbes calmantes que l'on lui avait fait boire peu de temps auparavant n'y était certainement pas étrangère.
Aucune importance, elle se réveillerait, toute prête à le trouver à ses côtés.

Toflegrand a écrit:Toflegrand arriva devant le dispensaire de Chinon, il venait de débarquer avec son ami Hérisson53, on leur avait signalé que Sakura avait été amené en ces lieux après les combats des jours précédent .
Hérisson était très inquiet pour sa femme et Tof était la pour le soutenir et vite prendre des nouvelles qu'il espérait rassurante de son amie.

Ils poussèrent la porte d'entrée et ils arrivèrent dans un vestibule, des infirmières s'activaient à la taches, le ballet des infirmières faisaient que les portes restaient ouverte en permanence dure vision de tous ces lits occupés et le regard de Tof se trouva stopper sur un lit , il reconnu Sakura et il mit sa main sur l'épaule de son ami pour ramener ses esprits, on voyait l’inquiétude de son visage il semblait perdu.

Pic²

Regarde la bas au fond il y a Sakura, elle bouge, je vais demander si on peut aller la voir

Toflegrand arrêta une infirmière et lui demanda si ils pouvaient se rendre auprès de Sakura tout en précisant que le sire Herisson53 était l'époux de la gente dame.
L’infirmière fit un mouvement de tète acquiesçant la demande
Tof prit l'épaule d'Hérisson et lui dit

C'est bon nous avons l'autorisation allons vite voir Saku

Tof arriva au pied du lit puis s’arrêta pour laisser la place à Hérisson il regardait l'état générale de son amie elle avait de grosses blessures, il s’écarta un peu plus pour laisser ses deux amies se retrouver, ce serait certainement le meilleur remède pour Sakura.
Tof regardait tous ses blessés il en reconnaissait certains qu'il avait croisé en BA.
Cela lui faisait penser à sa muse qui était aussi alité à Angoulême, plus d'autre souvenirs d'amis très chère perdu dans des combats ou suite a des accidents de mines.
Toflegrand était un homme de guerre mais il avait pas pu participer a celle ci des le départ il aurait pu être avec sa femme a ses cotés mais le destin en avait décidé autrement

Tof regardait Sakura sourire à son époux voila une image qui le fit sourire a son tour et mettre un peu de baume au cœur a l'homme qu'il était

Herisson53 a écrit:Après des jours de navigation, ils étaient enfin arrivés au port de Chinon.
Pendant tout ce temps, Hérisson n’avais qu’une idée en tète, revoir enfin son épouse Sakura partie à la guerre il y a plus de quatre mois.

Sitôt débarqué, Toflegrand et lui avaient apprit que Sakura avait été emmenée au dispensaire pour y soigner ses blessures après une bataille sanglante.

Cette nouvelle avait eu le don de créer en Hérisson tout un tas d’émotions, joie de la savoir encore en vie, de la savoir tout près de lui mais aussi inquiétude, anxiété de la savoir mal en point.

En route vers le dispensaire, le jeune homme n’arrêtait pas de presser son ami.

Tof, tu es sur qu’on est sur le bon chemin ? On n’est pas déjà passé par là ?
Tu crois qu’on va la trouver ?

Mais Toflegrand, au contraire de l’ébouriffé, avait un bon sens de l’orientation et leur pas les menèrent sans retard devant une grande bâtisse non loin de l’église.

Ils entrèrent dans une grande pièce où s’afférait des sœurs infirmières.
Des lits, certains biens visibles, d’autre que l’on pouvait deviner derrière des rideaux fermés, étaient disposés de part et d’autre.

Cette vue déclencha une réaction chez le jeune homme. Il avait déjà vécu cette scène dans un autre endroit, en un autre temps.
Le voile noir qui avait recouvert ses souvenirs quand il était arrivé à Montluçon se déchirait par moments et des brides de souvenir commençaient à remonter.

Il se revoit dans une salle semblable. Des gémissements, des râles résonnent à ses oreilles.
Il doit être plus jeune car les personnes qui l’entourent sont toutes plus grandes que lui.
Il sent la présence de sa mère à ses cotés, et le corps allongé là bas plus loin n’est autre que celui de son père.

Pic² .Regarde la bas au fond il y a Sakura, elle bouge

Les paroles de son ami ramenèrent le rêveur à la réalité.
Regardant dans la direction indiquée il l’aperçu. Frêle, maigrelette, teint blafard à faire peur, Sakura n’était plus que l’ombre d’elle-même mais restait aux yeux du jeune homme l’image de l’amour.

Je vais demander si on peut aller la voir

Mais déjà notre Hérisson s’avançait lentement, le cœur serré. Aucune force au monde ne l’aurait empêché d’aller retrouver l’âme de sa vie.

C'est bon nous avons l'autorisation allons vite voir Saku

Le jeune homme pressa le pas, arriva au pied du lit et fit un pâle sourire à sa douce moitié. Dépassant son ami, il s’agenouilla prêt de son aimée, le cœur au bord des lèvres.

Mon amour
.
Il lui prit doucement la main et y déposa un baiser.
Puis il releva la tète, le mari et la femme se regardèrent un moment, sans rien dire. Il y a des moments magiques où nul mot ne peut exprimer la fusion entre deux êtres.

Un sourire éclaira leur visage. Leurs lèvres, attirées irrésistiblement, se joignirent dans un tendre baiser comme si l’un voulait insuffler à l’autre la vie qui lui manquait.

Sakurahime a écrit:Etait-ce un bruit particulier, une douleur passagère, le fait d'avoir assez dormi ou bien le pressentiment de son arrivée imminente qui lui fit ouvrir l'oeil, Aristote seul le savait.
Et peu lui importait en fin de compte!
Les médicastres qui s'activaient autour des blessés, petites abeilles besogneuses et efficaces, n'étaient pas les mêmes qu'avant de sombrer dans le sommeil, la nuit avait donc certainement dû passer.

Confirmation lui vint en entendant un "bonjour" lancé par l'une d'elle justement, à un blessé isolé sur un lit cerné par des rideaux blancs.

Un paisible sourire s'inscrivit sur ses lèvres, car si on était le lendemain de la veille, enfin, vous la comprenez, cela ne pouvait signifier qu'une chose: il avait accosté!!!
Et cela, elle le savait, était déjà fait et il approchait à grands pas du dispensaire.
Elle le sentait dans chaque fibre de son corps meurtri, dans sa chaire déchirée, du plus profond de son âme elle savait qu'il était là.

Elle se mit donc à guetté, avec une infinie patience, le moment où son aimé et leur ami Tof franchiraient la porte du dispensaire, et ce fut après une poignée de déception qu'enfin le couple d'amis Auvergnat déboulèrent.
Tof était là bien sûr, ami fidèle, comme un père pour la Blanche, mais elle n'avait d'oeil que pour lui, sa moitié qui jour après jour faisait de sa vie un éden.
Depuis près de 4 mois, elle était amputée d'une part d'elle même, incomplète.
Depuis quelques secondes, elle revivait.

Ils s'approchèrent du lit, et avec un tact immense, Tof s'écarta pour les laisser se retrouver.

Mon amour

Sa main s'envola, du moins lui sembla-t-elle s'envoler, jusqu'aux lèvres de son époux.
Comme un poisson hors de l'eau, ses lèvres parcheminées s'ouvraient et se refermaient sans parvenir à articuler un seul vocable tant l'émotion l'étreignait.
Comme une perle, une larme unique franchit la barrière de sa paupière sombre et roula doucement sur sa joue.
Que ces 4 mois avaient été longs, que ses nuits avaient été atrocement vides sans le refuge de ses bras pour panser les blessures de son âme et de son corps.

Lentement, le visage de son aimé s'abaissa et doucement, comme un effleurement, une supplique, leurs lèvres se rencontrèrent, aussi tendrement que leur premier baiser.
En elle, la digue de ses émotions contenues se rompit et un flot intense déferla en elle, matérialisé sous forme de larmes ininterrompues venant se briser sur le sourire qui étirait ses lèvres et ne semblait plus vouloir la quitter.

"Si tu savais comme j'ai attendu ce jour....
Et tu es enfin là...."

Puis levant son visage vers son ami:

"Tof, mon cher ami, merci.... merci de me l'avoir amené.... merci pour tout"

Herisson53 a écrit:Hérisson se redressa, le gout salé des larmes de sa mie sur le bord de la bouche.

"Si tu savais comme j'ai attendu ce jour....
Et tu es enfin là...."

A moi aussi tu as manqué, mon ange, mais tu sais bien que ce n’était pas facile pour moi de venir plus tôt.

La défense des intérêts de la reine était certes importante, mais la sécurité intérieure de leur duché ne l’était pas moins à ses yeux.
Ils avaient donc leur devoir chacun de leur coté tant que cette guerre durerait.

"Tof, mon cher ami, merci.... merci de me l'avoir amené.... merci pour tout"

Hérisson se tourna vers son ami, sourire complice aux coins des lèvres.
Effectivement celui-était le principal instigateur de leurs retrouvailles.

Ho oui ! Merci Tof ! Sans toi je ne serais surement jamais arrivé jusqu’ici.

Puis se tournant vers sa douce
Et il faut remercier Sarah aussi, la pauvre me remplace sur les remparts.

Le ton se voulait enjoué
Je ne pourrais pas rester le temps que je voudrai, alors profitons un peu de nous.